LE CAIRE – 22 août 2024 : Une cour d’appel pénale du Caire a acquitté un chauffeur Uber de l’accusation d’avoir tenté d’enlever Habiba Al-Shamaa, une jeune femme de 24 ans, qui a tragiquement succombé aux blessures subies après avoir sauté du véhicule en mouvement pendant le voyage au Caire.
Néanmoins, le tribunal a condamné le conducteur à cinq ans de prison pour possession et usage de stupéfiants.
Cette décision n'est pas définitive et peut faire l'objet d'un appel. La Cour de cassation est la juridiction qui a le dernier mot dans les affaires pénales et qui confirme ou réduit généralement les peines prononcées par les tribunaux pénaux.
Ce verdict marque une réduction significative par rapport au jugement précédent d'avril, qui avait condamné le conducteur à 15 ans de prison, à une amende de 50 000 LE et à la révocation de son permis de conduire.
Habiba est décédée le 14 mars après avoir passé trois semaines dans le coma suite à l'incident survenu sur la route Le Caire-Suez, qui a entraîné une hémorragie cérébrale.
L'incident a suscité l'indignation du public, soulignant les inquiétudes concernant les mesures de sécurité employées par les sociétés de covoiturage en Égypte pour protéger leurs clients.
Après la tragédie, la mère de Habiba a mentionné que le président Abdel-Fattah El-Sisi avait personnellement surveillé l'état de santé de sa fille.
En mars, le ministère public a renvoyé le conducteur de 34 ans devant un tribunal pénal pour tentative d'enlèvement d'Habiba, possession de haschisch et conduite d'un véhicule à moteur sous l'influence de drogues.
L'accusation a cité un témoin oculaire qui a tenté d'aider Habiba après qu'elle ait sauté de la voiture du conducteur. Le témoin oculaire a déclaré qu'Habiba lui avait dit que « Uber [driver] « Ils voulaient me kidnapper », quelques instants avant de tomber dans le coma.
Les actions du conducteur immédiatement après l'incident, lorsqu'il a fui les lieux sans s'occuper d'Habiba ni vérifier son état, ont jeté le doute sur sa conduite et ont conduit à un manque de sympathie du public.
Le conducteur a déclaré à la police qu'il avait quitté les lieux pour éviter d'éventuels problèmes, selon un communiqué du ministère de l'Intérieur en février.
La mère a déposé une plainte pénale auprès du ministère public, accusant le conducteur d'avoir tenté d'enlever sa fille et de lui avoir causé des blessures.
Les représentants légaux d'Uber ont informé les enquêteurs que la société de covoiturage avait fermé le compte du défendeur en raison de plaintes de clients contre lui, selon les rapports locaux.
Malgré cela, les représentants ont déclaré que le chauffeur avait recommencé à travailler avec l'application sous un faux numéro d'identification nationale.