Le président somalien Hassan Sheikh Mohamud est arrivé samedi en Egypte pour une visite de travail de deux jours. Des sources d’information égyptiennes ont rapporté que le président égyptien avait initié la visite.
Il rencontrera le président Abdel Fattah El-Sisi, le secrétaire général de la Ligue arabe Ahmed Aboul Gheit et le grand imam d’al-Azhar Cheikh Ahmed el-Tayeb, selon des sources d’information égyptiennes. Plus tôt cette semaine, la Ligue arabe a publié une déclaration en réponse au protocole d’accord entre l’Éthiopie et la Somalie – soutenant la position somalienne. La Somalie y voit une « violation de sa souveraineté et de son intégrité territoriale ».
L’agence de presse nationale somalienne (SONNA) a rapporté que Hassan Sheik avait exprimé sa gratitude à la Ligue arabe pour « s’être opposée aux mauvaises intentions de l’Éthiopie et avoir soutenu l’intégrité territoriale de la Somalie ».
Al-Azhar, institution islamique sunnite basée au Caire, a exprimé sa pleine « solidarité avec la Somalie dans la préservation de son unité territoriale, condamnant les tentatives extérieures visant à la déstabiliser », comme le rapporte Ahram.
Ilyas Sheikh Omar, ambassadeur de Somalie en Égypte, considère cette visite comme « une opportunité » pour l’Égypte et la Somalie de « coordonner » leur réponse à ce que les sources d’information égyptiennes ont qualifié de « crise en Somalie ». Une source d’information égyptienne l’a cité disant que l’Egypte est un « partenaire fiable face à l’agression éthiopienne ».
Le président somalien s’est rendu en Érythrée, puis a assisté à la réunion de l’IGAD à Kampala cette semaine avant de se rendre en Égypte – sur invitation du président égyptien. Le président érythréen Isaias Afeworki est également invité à se rendre au Caire.
D’après les activités diplomatiques menées par l’Égypte ces dernières semaines, elle semble capitaliser sur les tensions présumées entre l’Éthiopie et la Somalie après la signature d’un protocole d’accord entre l’Éthiopie et la région séparatiste – le Somaliland, que la Somalie considère toujours comme le nord de la Somalie malgré plus de trente ans de conflit. existence en tant qu’État de fait. D’après plusieurs rapports, l’Égypte semble principalement intéressée à « coordonner » une réponse à l’agression éthiopienne.
L’Égypte et l’Éthiopie entretiennent des relations diplomatiques plutôt hostiles en raison du méga barrage que l’Éthiopie est en train de construire sur le Nil. L’Égypte revendique le monopole du Nil en invoquant un accord datant de l’époque coloniale auquel l’Éthiopie n’était pas partie. Des efforts ont été signalés selon lesquels l’Égypte aurait tenté d’acquérir une base militaire en Somalie. On ne sait pas si c’est l’un des points qui seront discutés lors de sa rencontre avec Abdel Fattah El-Sisi.
L’UA, l’UE, les États-Unis et les Nations Unies ont exhorté l’Éthiopie et la Somalie à résoudre leurs différends par des moyens pacifiques alors que la perspective d’un conflit entre les deux nations devenait préoccupante.
