Le Parlement égyptien approuve le principe d'une nouvelle loi sur la procédure pénale – Egypte

LE CAIRE – 17 décembre 2024 : La Chambre des représentants égyptienne, dirigée par son président Hanafi Gebali, a approuvé le principe de la nouvelle loi de procédure pénale lors de sa session générale de mardi. L'approbation faisait suite à un rapport soumis par la commission des affaires constitutionnelles et législatives.

La loi proposée vise à parvenir à une justice rapide tout en garantissant des garanties renforcées aux justiciables grâce à des procès équitables et au droit à la défense. Il représente une étape importante vers la sauvegarde des droits de l’homme, la rationalisation des procédures contentieuses et la résolution efficace des affaires sans compromettre les normes d’un procès équitable ou les droits de la défense.

Le projet de loi protège explicitement le caractère sacré des domiciles, en stipulant que l'entrée, la perquisition, la surveillance ou l'écoute clandestine sont interdites sans une ordonnance judiciaire précisant le but, le lieu et l'heure. Elle impose également des limites plus strictes aux officiers de justice en matière d'arrestations, de fouilles d'individus et d'inspections de domicile, renforçant ainsi le rôle central du ministère public dans la gestion des enquêtes et des poursuites pénales.

La loi vise à limiter la détention provisoire en fixant une durée maximale et en exigeant une justification détaillée des ordres de détention. En outre, il introduit une indemnisation en cas de détention provisoire injustifiée, tant moralement que matériellement. Le ministère public sera tenu de publier les acquittements définitifs et les décisions de classement sans suite dans deux journaux à grand tirage, aux frais du gouvernement.

Pour s'aligner sur les objectifs de transformation numérique de l'Égypte, la loi introduit des systèmes intégrés de notifications judiciaires aux côtés des méthodes traditionnelles. Il impose la création de centres de notification téléphonique dans chaque district judiciaire, connectés au registre civil relevant du ministère de la Justice, permettant des notifications électroniques et téléphoniques.

Pour résoudre les problèmes liés à la similitude des noms, la loi exige que les officiers de justice documentent la carte d'identité nationale d'un accusé lors de son identification. Il réglemente également les interdictions de voyager et les listes de surveillance d'entrée, attribuant cette autorité au procureur de la République, à son délégué ou à un juge d'instruction. Ces ordonnances doivent être limitées dans le temps, justifiées et sujettes à appel, avec une résolution requise dans les 15 jours suivant leur soumission.

Le projet de loi introduit des technologies modernes pour les enquêtes et les procès à distance, garantissant des procédures contentieuses simplifiées et la protection des témoins, informateurs, experts, victimes et accusés. Il renforce également le droit à la défense en établissant le principe selon lequel nul individu ne peut être jugé sans avocat. Si un accusé n'est pas représenté, les autorités sont tenues de désigner un avocat à toutes les étapes du procès.

La loi proposée renforce la protection des femmes, des enfants, des personnes handicapées et des personnes âgées en garantissant que leurs droits sont respectés et que le soutien nécessaire est fourni.

Cette nouvelle législation marque une étape de transformation pour le système judiciaire égyptien, équilibrant la modernisation avec la justice et garantissant la protection des droits individuels.

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