Le dilemme de l’héritage : pourquoi les femmes africaines se voient refuser leurs droits – Nigéria

Imaginez une femme qui a perdu son mari ou son père et qui n’a plus rien. Pas de propriété, pas de terrain, pas d'actifs. C’est la dure réalité à laquelle sont confrontées de nombreuses femmes en Afrique, où les lois coutumières et les pratiques traditionnelles les empêchent d’hériter de biens et de biens.

Dans de nombreuses sociétés africaines, les femmes se voient refuser le droit d’hériter de terres ou de biens, que ce soit en tant que filles ou épouses. Les lois coutumières réglementent le transfert de biens entre générations, mais ces lois sont souvent défavorables aux femmes. En conséquence, les veuves et les filles sont souvent exclues de l'héritage des biens de leur mari ou de leur père.

Cette pratique est non seulement irréaliste mais constitue également une violation flagrante des droits de l’homme. Les femmes devraient avoir le droit de posséder des biens, d’hériter des biens et de prendre des décisions concernant leur propre vie. Cependant, dans de nombreux pays africains, les femmes sont censées accepter ce statu quo sans poser de questions ni de défis.

En matière de succession, trois questions clés se posent souvent : le défunt a-t-il un enfant de sexe masculin ? Était-il marié ? Y a-t-il un testament en place ? Ces questions sont fréquemment débattues à travers l'Afrique, soulignant les complexités et les défis entourant les droits d'héritage des femmes.

Mais pourquoi cette pratique est-elle si répandue en Afrique ? Après avoir discuté avec quelques mentors plus âgés, j’ai réalisé que l’une des raisons était la persistance des attitudes patriarcales et des lois coutumières qui favorisent les hommes. Dans de nombreuses sociétés, les hommes sont considérés comme les principaux soutiens de famille et décideurs, tandis que les femmes sont reléguées à des rôles subalternes.

Une autre raison que j'ai découverte était le manque de sensibilisation et d'éducation sur les droits des femmes. De nombreuses femmes ne connaissent pas leurs droits et privilèges en vertu de la loi, ce qui rend difficile pour elles de contester les pratiques discriminatoires.

Alors, que peut-on faire pour résoudre ce problème ? Premièrement, les gouvernements et les décideurs politiques doivent prendre des mesures pour réformer le droit coutumier et veiller à ce qu’il soit conforme aux normes internationales en matière de droits de l’homme. Cela implique de reconnaître les droits des femmes à posséder des biens, à hériter de leurs biens et à prendre des décisions concernant leur propre vie.

Deuxièmement, des campagnes de sensibilisation et d’éducation sont nécessaires pour informer les femmes de leurs droits et privilèges. Cela peut inclure des programmes de formation destinés aux dirigeants communautaires, aux groupes de femmes et à d'autres parties prenantes.

Enfin, les femmes doivent avoir les moyens de contester les pratiques discriminatoires et de revendiquer leurs droits. Cela nécessite le soutien des organisations de la société civile, des dirigeants communautaires et d’autres parties prenantes. Donner aux femmes africaines les moyens de contester les pratiques discriminatoires et de revendiquer leurs droits à l'héritage nécessite une approche à multiples facettes, telle que : construire un réseau de femmes et d'organisations solidaires peut créer un sentiment de communauté et d'encouragement, plaider en faveur de changements politiques qui favorisent les droits des femmes à l'héritage, éduquer les femmes sur leurs droits, en particulier en matière d'héritage, est également crucial, éduquer l'homologue masculin sur la façon dont l'héritage peut être partagé peut également aider à cet égard.

En conclusion, le déni des droits d'héritage des femmes en Afrique est une question complexe qui nécessite une approche multidimensionnelle. En réformant les lois coutumières, en sensibilisant les femmes à leurs droits et en leur donnant les moyens d’exiger justice, nous pouvons œuvrer pour une société plus équitable et plus juste pour tous. En mettant en œuvre ces stratégies, les femmes africaines peuvent être habilitées à contester les pratiques discriminatoires et à revendiquer leurs droits à l'héritage.

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