« Il n’y a pas de révélation plus profonde de l’âme d’une société que la manière dont elle traite ses enfants. » Telles étaient les paroles prononcées par feu Nelson Mandela lorsqu’il a lancé le Fonds pour l’enfance en Afrique du Sud en mai 1995.
Ces mots font écho à la situation des enfants au Nigéria aujourd'hui, compte tenu de la diversité des abus auxquels ils sont soumis dans la société d'aujourd'hui. La maltraitance des enfants désigne tout acte ou omission de la part d'un parent ou d'un tuteur qui entraîne la mort, des dommages physiques ou émotionnels graves, des abus sexuels ou l'exploitation de l'enfant. Et au Nigéria, les abus contre les enfants sont monnaie courante et largement sous-déclarés en raison de la justification culturelle de certaines formes d'abus associées aux pratiques culturelles et de la réticence des enfants à parler d'expériences de maltraitance antérieures.
Ceci en dépit des dispositions de la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant de 1999 qui stipule que les enfants doivent être protégés contre toute forme de torture, de traitement inhumain ou dégradant, de violence physique, mentale ou sexuelle, de négligence ou de maltraitance et de la loi sur les droits de l’enfant de 2003 qui stipule que les enfants doivent être protégés contre : le mariage des enfants ; les fiançailles des enfants ; les tatouages et les marques sur la peau ; l’exposition et l’utilisation de stupéfiants ; l’enlèvement, le déplacement ou le transfert de l’enfant de sa garde légale ; et ; le travail des enfants et les rapports sexuels illicites.
La maltraitance des enfants au Nigéria a des conséquences négatives sur leur avenir et détruit l’image du pays. La prise de conscience que la menace de la maltraitance des enfants et ses conséquences sur les enfants au Nigéria ne peuvent être résolues que par une combinaison d’efforts du gouvernement et d’autres parties prenantes concernées afin de les réorganiser est la raison pour laquelle de nombreuses organisations non gouvernementales ont pris la responsabilité de lutter contre la maltraitance.
C’est pourquoi des organisations comme le Réseau de protection de l’enfance continuent de travailler pour éradiquer la maltraitance des enfants au Nigéria. Dans le cadre de cet effort, une récente campagne de sensibilisation et de formation a été lancée au cours de laquelle la coordinatrice du Réseau de protection de l’enfance de l’État d’Oyo, le Dr RoseMary Odigbo, a exhorté les parents et les membres de la communauté à redoubler d’efforts pour protéger leurs enfants contre les violences physiques et psychologiques.
Le Dr Odigbo, qui a donné des conseils lors de la réunion de sensibilisation avec les résidents du gouvernement local d'Akinyele, le Comité communautaire de protection de l'enfance (CCPC), le Conseil parlementaire des enfants et des jeunes (C&Y) et d'autres parties prenantes concernées, a exhorté le gouvernement à intensifier la sensibilisation à la protection de l'enfance et à la planification familiale, à appliquer des sanctions rigoureuses aux contrevenants et à accroître la capacité financière des Nigérians pour freiner l'augmentation des cas de maltraitance d'enfants dans le pays.
De même, la directrice exécutive de Choice Solution Welfare Initiative International, Dr Kemi Ademola-Aremu, qui est également animatrice de la formation, a souligné que les parents et les tuteurs doivent reconnaître les difficultés rencontrées par les enfants et gérer ces problèmes afin d’éviter toute maltraitance involontaire. Elle a souligné que chaque handicap peut être surmonté grâce à un soutien efficace.
Dans le même esprit, le coordinateur de l’Association contre la traite des êtres humains, la maltraitance des enfants et le travail des enfants de l’État d’Oyo, M. Gbola Omotosho, a conseillé au public de se préparer financièrement et émotionnellement à la procréation avant le mariage afin d’éviter une prise en charge déséquilibrée des enfants. Il a conseillé aux parents d’avoir un plan familial approprié, car des plans inappropriés exposent l’enfant à des problèmes de santé et à des dangers sociaux.
Lors de son discours, la conseillère juridique du réseau de protection de l’enfance de l’État d’Oyo, l’avocate Oluwaseun Folajuwon-Banjo, a exhorté les dirigeants communautaires à signaler les cas de maltraitance contre les enfants. Elle a également exhorté les organismes responsables de la maltraitance des enfants à assurer la tenue de registres et le signalement appropriés des cas afin d’améliorer les poursuites contre les délinquants. En outre, elle a exhorté les dirigeants de différentes régions à signaler systématiquement les cas de maltraitance afin de réduire la menace dans la société.
Le chef de la communauté d'Ajibode Oke-Ona, le chef Akinsanmi Sunday, et d'autres dirigeants communautaires ont remercié le gouvernement de l'État d'Oyo, le réseau de protection de l'enfance et le village d'enfants SOS pour la sensibilisation, soulignant que les connaissances acquises amélioreront la sécurité des enfants dans la société. Ils ont imploré le gouvernement de sensibiliser davantage et d'apporter un soutien financier supplémentaire aux organisations publiques et non gouvernementales afin de garantir l'éradication totale de la maltraitance des enfants au Nigéria.
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