SI les officiers et les hommes des agences paramilitaires nigérianes ont appris quelque chose sur le traitement civil de la population civile grâce à la crise #ENDSARS de 2020, ils ne l'ont pas encore montré. À maintes reprises, ils se livrent à des actes qui témoignent d’une trahison totale de leur vocation professionnelle, traitant les membres du public comme une sorte d’espèce sous-humaine et abusant des pouvoirs de l’État nigérian. Bien entendu, la rivalité entre les agences fédérales n’est pas nouvelle, et le mépris total avec lequel elles considèrent le personnel des organismes chargés de l’application des lois des États n’est pas non plus caché. La semaine dernière, à Ibadan, la capitale de l'État d'Oyo, des hommes du Service d'immigration du Nigeria (NIS) ont attaqué en enfer et en Armageddon des fonctionnaires de l'Agence de gestion des transports routiers de l'État d'Oyo (OYRTMA) pour avoir osé appréhender un agent d'immigration pour une infraction au code de la route. Des agents de l'immigration déchaînés ont riposté en arrêtant les fonctionnaires de l'OYRTMA, en les battant bleu et noir, en les déshabillant et en les enfermant dans leur quartier général de la zone F sur Old Ife Road à Ibadan. Un photojournaliste, Seun Falomo, caméraman de Galaxy Television, a été agressé pour avoir osé filmer l'incident.
En réponse rapide à cet incident ignoble, le gouverneur de l'État d'Oyo, M. Seyi Makinde, a condamné la brutalité du personnel de l'OYRTMA. S'exprimant lors d'une visite aux résidences des deux responsables agressés, à savoir M. Nurudeen Abiola, un résident de la région de Binukonu Olunloyo et M. Taiwo Adeagbo, un résident de la région d'Oke-'Badan, ainsi qu'au siège du NIS de l'État d'Oyo, le gouverneur a décrit l'incident comme un incident malheureux qui n'aurait jamais dû se produire, soulignant que l'État d'Oyo souhaitait être connu pour son respect de l'État de droit et déclarant que chacun doit obéir au code de la route, quel que soit son statut. Le gouverneur a assuré aux victimes que le gouvernement de l'État prendrait les mesures nécessaires et amènerait les coupables à rendre des comptes. Il a déclaré : « Premièrement, cela ne devrait pas se produire du tout. C'est tout à fait inacceptable. Que vous soyez agent d'immigration ou que vous travailliez pour d'autres agences paramilitaires, ces individus essaient simplement de faire respecter les lois de l'État. Le fait que vous travailliez pour une agence fédérale ne signifie pas que vous êtes supérieur.
Bien entendu, le personnel des agences paramilitaires se considère comme supérieur aux lois du pays. Cela est évident dans la décision du Département des services d'État (DSS) de garder le silence sur la brutalité des journalistes à Ibadan par leur personnel, et dans l'incapacité du NIS à publier une déclaration publique sur l'incident illégal impliquant ses fonctionnaires dans le même ville, et encore moins donner l'assurance de leur détermination à garantir que justice soit rendue dans cette affaire. Il est désolant qu'il ait fallu la visite du chef de l'exécutif de l'État d'Oyo au siège du NIS dans l'État d'Oyo pour que le public ait le sentiment que justice sera rendue dans cette affaire. L'impression, donnée sans prétention, est que si le gouverneur n'avait pas pris sur lui de s'attaquer au problème, celui-ci serait mort de mort naturelle. Les citoyens devraient pouvoir obtenir justice en signalant simplement des incidents tels que celui en question aux dirigeants des agences paramilitaires. Et juste au cas où ces agences n’auraient pas encore reçu le mémo, leur image publique meurtrie ne sera jamais réparée tant qu’elles ne feront pas preuve de fidélité à la loi et ne traiteront pas les plaintes avec célérité et avec le respect requis pour la population civile.
Dans le cas actuel, il est regrettable que des agents de la circulation aient été brutalisés simplement parce qu'ils faisaient leur travail. Priez, les agents d'immigration sont-ils au-dessus des lois ? Sont-elles supérieures aux lois de l’État d’Oyo simplement parce qu’elles travaillent pour le gouvernement fédéral ? Et s’ils sont « supérieurs » aux responsables de l’OYRTMA, est-ce par une totale anarchie qu’ils entendent le prouver ? Dans quelle démocratie civilisée les agents de la circulation routière sont-ils brutalisés et incarcérés pour avoir appréhendé des contrevenants, même s’il s’agit d’hommes en uniforme ? Bien sûr, les Nigérians ne connaissent que trop bien la terrible manière dont les hommes des agences paramilitaires ont tendance à utiliser les routes, notamment lorsqu'ils sont en convois. Ils se faufilent dans la circulation, sans feux de signalisation, brandissant des cravaches et se frayant un chemin au bulldozer, une image parfaite de l'anarchie. En brutalisant les forces de l’ordre de l’OYRTMA et le journaliste qui a osé faire son travail, les agents de l’immigration en question ont piétiné les lois du pays, se sont moqués de la population civile et ont fait preuve d’une indiscipline grossière enracinée dans l’arrogance institutionnelle et une irresponsabilité flagrante. Si les autorités n’agissent pas rapidement et n’appréhendent pas les contrevenants en question, le NIS risque d’être totalement diminué aux yeux des Nigérians. Quelle tragédie!
Nous lançons cet avertissement haut et fort : les membres de l’armée, de la police et des agences paramilitaires qui se sentent et agissent comme s’ils étaient au-dessus des lois portent non seulement atteinte à la démocratie, mais aussi à la souveraineté et à l’intégrité mêmes de l’État nigérian. Ils constituent un danger présent et constant pour cette République et doivent être repêchés et punis conformément aux dispositions les plus strictes de la loi. Ceux qui souhaitent vivre à l’âge de pierre du plus fort n’ont pas leur place dans une société moderne.
Nous félicitons le gouverneur Makinde d'avoir abordé cette question et d'avoir assuré que justice serait rendue. Il a agi comme un chef de l’État devrait le faire. Il doit poursuivre cette affaire jusqu'à sa conclusion logique. Nous le tiendrons à sa parole.
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