Aborder l'outrage au tribunal – Tribune Online – Nigéria

En bref, l’expression « outrage au tribunal » dans le langage juridique désigne tout acte qui manque de respect, désobéit, porte atteinte à la dignité d’un tribunal ou tout comportement qui porte atteinte à l’administration de la justice. L’outrage au tribunal est considéré comme une infraction pénale, tant au niveau local qu’international, et peut être commis par des particuliers, des parties, des avocats, des témoins ou des juges eux-mêmes. Ce crime doit être découragé et ne doit pas prospérer, car il est susceptible de ternir et de menacer l’état de droit sur lequel repose notre démocratie naissante. C’est pourquoi toute personne reconnue coupable d’un tel acte est dûment punie jusqu’à ce que cette part d’outrage soit purgée de sa personne. La sanction peut aller de l’amende à la détention physique sous forme d’emprisonnement.

Malgré la sévérité et les effets ternissants de la peine infligée pour ce crime, il est inquiétant de voir des Nigérians, en particulier des personnes de haut rang dans les affaires et la fonction publique, s’imprégner de la culture de la criminalité. Nous avons des dossiers sur les cas de trois anciens agents de sécurité de haut niveau condamnés pour avoir violé de manière flagrante des décisions de justice et leur punition respective. Tout d’abord, il y a eu un cas de pratique de corruption porté contre un suspect par la Commission des crimes économiques et financiers (EFCC). On a appris qu’une décision de justice rendue par la Haute Cour fédérale siégeant à Abuja avait été sciemment bafouée par le patron de l’EFCC.

En conséquence, il a été jugé que le président de l’agence anti-corruption avait violé l’ordonnance du tribunal rendue le 21 novembre 2018 ordonnant à la commission de restituer au requérant son Range Rover (Super Charge) et la somme de 40 millions de nairas ; et qu’Abdulrasheed Bawa devait être incarcéré au centre correctionnel de Kuje, à Abuja, pour avoir désobéi à ladite ordonnance jusqu’à ce qu’il se soit purgé de l’outrage. Comme si cela ne suffisait pas, le même mois, la même année, une affaire similaire a été soulevée : l’inspecteur général de la police contre Patrick Okoli, un policier illégalement mis à la retraite par la police nigériane. L’incarcération de l’inspecteur général de la police faisait suite à une plainte déposée par l’officier Okoli dans l’affaire tranchée par une Haute Cour fédérale siégeant à Abuja. Le tribunal a statué en faveur de l’officier de police et a déclaré que « le chef de la police doit être incarcéré pour une période de trois mois ou jusqu’à ce que son bureau obéisse à une ordonnance rendue par le tribunal depuis le 21 octobre 2011 ».

Enfin, le 1er décembre 2022, Punch a également rapporté que la Haute Cour fédérale siégeant à Minna, dans l’État du Niger, a ordonné l’arrestation du chef d’état-major de l’armée (COAS), le général Farouk Yahaya, pour outrage. Le juge a décidé que le COAS devait être maintenu en détention correctionnelle à Minna pour non-respect de l’ordonnance du tribunal du 12 octobre 2022, ajoutant que le général Yahaya devait rester en détention jusqu’à ce qu’il soit « purgé » de l’outrage. Sans mâcher ses mots, il ressort de ce qui précède que la condamnation de ces officiers de haut rang a démontré le fait même que le Nigéria ne tolère pas le non-respect des ordonnances des tribunaux. Malheureusement, l’implication de ces Nigérians de haut rang dans ce désordre a terni la réputation de leurs bureaux respectifs et souligne la nécessité de se tourner d’urgence vers l’intérieur pour se lancer dans un auto-nettoyage en vue d’endiguer la marée de cette vilaine tendance.

Je suis ravi de la manière dont les tribunaux ont traité les cas de personnes en faute et cela souligne le fait que, quelle que soit votre position, la loi vous rattrapera. Si cela se produit, nous pourrons tous nous féliciter d'avoir un système judiciaire véritablement préservé, respecté et solide. En outre, cela compléterait le « programme d'espoir renouvelé » de M. le Président.

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