Par Dawit W Giorgis
À la Maison Blanche
Washington DC.
Le sommet américain des dirigeants africains
Le sommet américain des dirigeants africains qui se tiendra la semaine prochaine fait suite au dernier d’août 2014. L’administration Biden vise à raviver cet esprit avec une liste de «valeurs partagées», notamment la paix, les droits de l’homme et la gouvernance. Ce sommet coïncide avec les atrocités commises en Éthiopie qui posent le plus grand défi à la fois au pays et à la région.
Nous comprenons que des dirigeants accusés d’atrocités et d’avoir violé les principes cardinaux de l’UA et de la charte de l’ONU et de la Convention universelle des droits de l’homme, ont été invités à ce forum. L’un de ces dirigeants est le Premier ministre Abiy d’Éthiopie. Si le sommet doit discuter des « valeurs partagées », de la coexistence pacifique et de la bonne gouvernance, le régime éthiopien se distingue non pas comme un partenaire mais comme un gouvernement qui a défié les normes très sacrées des droits de l’homme et de la bonne gouvernance. L’idée de partager des valeurs et d’établir un partenariat dépend de la question de savoir si le sommet place l’aspiration, les droits, la liberté et la liberté du peuple éthiopien au centre des délibérations. Nous, Éthiopiens, à l’intérieur et à l’extérieur de l’Éthiopie, croyons avec de nombreuses preuves que ce gouvernement éthiopien dirigé par le Premier ministre Abiy commet des crimes contre l’humanité, y compris un génocide, et ne peut et ne doit pas être considéré comme un partenaire mais comme un ennemi des principes et des valeurs qui les États-Unis et de nombreux pays africains chérissent.
En tant que principale voix des droits de l’homme, les États-Unis ne devraient pas être vus en partenariat avec des despotes et des criminels qui utilisent la violence et les atrocités comme moyen de contrôle. Le peuple éthiopien a enduré ces souffrances dans l’espoir qu’avec toutes les preuves rendues publiques, les États-Unis prendront des mesures déterminées pour empêcher que ces atrocités ne se produisent.
L’invitation d’un tel autocrate à une telle assemblée d’août envoie un mauvais message. Le régime en Éthiopie devrait être à la CPI et non à la Maison Blanche. Sa présence dans cette assemblée ternit l’image du gouvernement américain et frustre les espoirs et les aspirations du peuple éthiopien qui considérait les États-Unis comme un honnête courtier de la paix et des droits de l’homme.
Les États-Unis ne doivent pas être vus en partenariat avec un régime accusé de génocide et de crimes contre l’humanité. Le peuple éthiopien et les avocats pénalistes internationaux ont monté un dossier solide contre le Premier ministre Abiy et son régime. Alors que nous attendons du gouvernement américain qu’il soutienne le peuple éthiopien en portant notre affaire devant la CPI, il est énigmatique de voir le régime dans le hall de la Maison Blanche où l’histoire de la lutte pour la liberté et la justice brille dans tous les coins.
En annulant l’invitation, les États-Unis enverront le bon message digne de leur histoire et du rôle de premier plan qu’ils ont joué dans la lutte contre la dictature et les violations des droits de l’homme.
CC : Département d’État
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