Les États-Unis font pression sur l'Égypte et Israël pour qu'ils accélèrent la réactivation du passage de Rafah (Axios) – Egypte

LE CAIRE – 17 mai 2024 : le journaliste israélien et reporter d’Axios Barak Ravid a révélé que l’administration Biden exerce des pressions sur l’Égypte, Israël et l’Autorité palestinienne pour qu’ils trouvent rapidement une solution pour la réactivation du terminal de Rafah.

Ces pressions font suite à une proposition faite en début de semaine par Israël et les États-Unis, suggérant que des représentants de l'Autorité palestinienne soient envoyés au terminal de Rafah pour en assurer la gestion.

Selon une source proche des détails du plan, les renseignements israéliens ont recommandé que le passage soit géré par des représentants palestiniens et du personnel des Nations Unies, sous la supervision et la protection militaire d'Israël, comme le rapporte Ravid.

La source a en outre ajouté que l'agence de renseignement israélienne, Shabak, envisage l'utilisation du terminal uniquement pour le mouvement des personnes entre l'Égypte et Gaza, ainsi que le transfert aller simple de carburant depuis l'Égypte.

Parallèlement, les plans avancés par Shabak incluent le transfert de l’aide humanitaire exclusivement via le passage de Kerem Shalom, qui reste sous contrôle israélien.

De plus, Israël vise à impliquer les Palestiniens non affiliés au Hamas à Gaza dans l’exploitation du terminal de Rafah.

Coordination refusée

En début de semaine, une source égyptienne bien informée a souligné le refus du Caire de se coordonner avec Israël concernant le terminal de Rafah, suite à l'incursion des forces israéliennes dans la ville de Rafah et à la prise du terminal le 7 mai.

L’Égypte a mis en garde Israël à plusieurs reprises contre cette décision en raison de ses conséquences humanitaires catastrophiques imminentes. La communauté internationale et les agences des Nations Unies partagent les mêmes préoccupations.

Rafah, située près de la frontière égyptienne, abrite plus d'un million de Gazaouis, dont la plupart ont été déplacés par la guerre. Israël insiste sur le fait que la ville abrite les derniers bataillons du Hamas à Gaza.

Le chef du Service d'information de l'État (SIS), Diaa Rashwan, a déclaré plus tôt qu'une opération à Rafah mettrait en danger des décennies de paix entre l'Égypte et Israël, énoncée dans leur traité de 1979.

Le terminal de Rafah, avant la récente prise de contrôle israélienne, avait servi de principal point d’entrée pour des quantités massives d’aide provenant d’organisations égyptiennes, de pays du monde et d’agences des Nations Unies.

L’Égypte a également évacué de la bande de Gaza des dizaines de milliers de ressortissants étrangers, de Palestiniens grièvement blessés et de patients atteints de cancer depuis novembre.

À la lumière de la fermeture du terminal, les États-Unis ont annoncé l'envoi de camions chargés d'aide humanitaire via un quai temporaire à Gaza.

Le commandement central américain a déclaré vendredi dans un communiqué qu'il s'agissait d'un effort multinational visant à aider les civils palestiniens à Gaza à travers un couloir maritime.

Des reproches commerciaux

Le ministre israélien des Affaires étrangères, Israel Katz, a affirmé que l'Égypte portait la responsabilité d'éviter une crise humanitaire à Gaza en rouvrant le passage.

En réponse, le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Shoukry, a catégoriquement rejeté les tentatives israéliennes de déformer les faits.

Dans un communiqué publié mardi par le ministère égyptien des Affaires étrangères, Choukry a affirmé qu'Israël est seul responsable de la catastrophe humanitaire endurée par les Palestiniens à Gaza.

Choukry a souligné que le contrôle israélien sur le côté palestinien du passage, ainsi que les opérations militaires israéliennes à proximité qui mettent en danger la vie des travailleurs humanitaires et des chauffeurs de camion, constituent le principal obstacle à l'acheminement de l'aide par le passage.

Il a condamné les efforts désespérés d'Israël pour tenir l'Égypte pour responsable de la crise humanitaire sans précédent à Gaza, qui est le résultat direct des attaques aveugles d'Israël contre les Palestiniens au cours des sept derniers mois dans la région.

La guerre israélienne à Gaza, qui a débuté le 7 octobre, a tué plus de 35 200 personnes à Gaza et en a blessé près de 80 000 autres, selon le ministère de la Santé de Gaza.

Les bombardements ont poussé Gaza au bord de la famine, entraînant la destruction d’importantes infrastructures et le déplacement de la majorité de ses 2,3 millions d’habitants.

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