L'Egypte renforce ses lois contre la mendicité – Egypte

LE CAIRE – 26 septembre 2024 : Le phénomène négatif de la mendicité est devenu monnaie courante dans les rues et les transports publics en Égypte. Bien qu'aucun rapport officiel ne recense avec précision le nombre de mendiants habituels ou le nombre total d'incidents de délits de mendicité, des études récentes du Centre national de recherche sociale et criminelle montrent que le Caire compte le plus grand nombre de mendiants, avec environ 4 000 à 5 000. Alexandrie suit, avec environ 1 600 personnes. De nombreux citoyens se demandent comment la loi résout ce problème. Voici un aperçu des sanctions prévues par la loi égyptienne pour mendicité.

Abdullah Al-Maghazi, professeur de droit constitutionnel, a expliqué qu'en vertu de la loi égyptienne, la mendicité est considérée comme un délit et que les sanctions varient en fonction de chaque cas. La loi n° 49 de 1933 prévoit plusieurs articles détaillant les sanctions en cas de mendicité :

Article 1 : Est puni d'une peine d'emprisonnement pouvant aller jusqu'à deux mois toute personne valide, homme ou femme, âgée de 15 ans ou plus, surprise en train de mendier dans un lieu public ou feignant d'effectuer des services, d'exposer des jeux ou de vendre des marchandises.

Article 2 : Est puni d'un mois de prison toute personne handicapée surprise en train de mendier dans les mêmes circonstances mentionnées à l'article 1, notamment si des refuges sont disponibles et accessibles.

Article 3 : Une peine d'emprisonnement pouvant aller jusqu'à trois mois est infligée aux mendiants qui simulent des blessures ou des handicaps ou utilisent tout moyen frauduleux pour susciter la sympathie du public.

Article 4 : La même peine de trois mois s'applique à toute personne qui pénètre sans autorisation dans une maison ou une propriété attenante dans le but de mendier.

Article 5 : Tout mendiant trouvé en possession d'objets d'une valeur supérieure à 200 piastres et ne pouvant prouver leur provenance encourt également la même peine.

Article 6 : La peine est étendue :

Toute personne qui incite des mineurs de moins de 15 ans à mendier.

Quiconque utilise un enfant ou le remet à un autre dans le but de mendier. Si le mendiant est le tuteur ou le gardien de l'enfant, la peine est portée à 3 à 6 mois.

Article 7 : Pour les récidivistes, la peine de prison peut aller jusqu'à un an.

Article 8 : En cas de condamnation d'un mendiant handicapé, le juge peut ordonner son placement dans un foyer après avoir purgé sa peine.

Al-Maghazi a souligné à Youm7 l'importance de durcir les sanctions pour dissuader la mendicité. Il a suggéré d'étendre la peine de prison à trois ans et d'exiger des mendiants qu'ils s'engagent dans un travail productif lorsqu'ils sont incarcérés dans des établissements pénitentiaires, en mettant l'accent sur la formation professionnelle pour les réhabiliter.

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