LE CAIRE – 31 mai 2024 : Des responsables égyptiens, américains et israéliens devraient se rencontrer au Caire la semaine prochaine pour discuter de la réouverture du poste frontière de Rafah, a rapporté Axios, citant des responsables américains et israéliens.
Les trois pays aborderont également un plan visant à sécuriser la frontière entre l'Égypte et Gaza, selon les responsables.
Axios a rapporté que Terry Wolff, directeur principal pour le Moyen-Orient au Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, devrait se rendre en Égypte dans les prochains jours, à la tête d'une délégation américaine.
Simultanément, une délégation de responsables de la sécurité israélienne devrait se rendre au Caire, comme l'ont indiqué les responsables.
Les responsables américains ont déclaré que les discussions se concentreraient sur un plan de réouverture du terminal de Rafah sans présence militaire israélienne du côté de Gaza.
Le terminal de Rafah est fermé depuis qu'Israël a intensifié ses opérations à Gaza, déployant des troupes terrestres dans la ville de Rafah, près de la frontière avec l'Égypte, le 7 mai.
Les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du passage, déclenchant la condamnation de l'Égypte. Le Caire a depuis refusé de coordonner avec Israël l’acheminement de l’aide à Gaza via le terminal.
Cependant, au début de la semaine, des camions d'aide humanitaire égyptiens sont entrés dans Gaza après avoir été redirigés de Rafah vers le terminal israélien de Karm Abu Salem, sur la base d'un accord entre le président égyptien Abdel Fattah El-Sisi et le président américain Joe Biden.
Depuis le début de la guerre israélienne le 7 octobre, le passage de Rafah constitue une voie vitale pour les expéditions quotidiennes d'aide humanitaire envoyée par l'Égypte et la communauté internationale via des camions égyptiens.
Jeudi, un haut responsable égyptien a démenti les informations faisant état d'un prétendu accord égypto-israélien pour la réouverture du terminal. La source a réitéré l'insistance de l'Égypte sur le retrait total d'Israël du terminal comme condition préalable à la reprise de ses opérations.
Depuis le 7 mai, Israël a mené des bombardements et des frappes aériennes incessants sur la ville de Rafah, entraînant la mort de dizaines de personnes, dont la majorité s'abritaient dans des tentes.
Un camp de tentes à Rafah a été touché dimanche par une frappe aérienne israélienne, tuant 45 personnes qui s'y abritaient et suscitant une condamnation mondiale.
Israël a ignoré l'ordre de la Cour internationale de Justice (CIJ) d'arrêter immédiatement son opération militaire à Rafah, émis en réponse à une demande urgente de l'Afrique du Sud.
La décision de la CIJ ordonne à Israël d'ouvrir le passage de Rafah entre l'Égypte et Gaza pour faciliter l'acheminement de l'aide.
Une semaine après la fermeture du passage, le ministre israélien des Affaires étrangères, Israel Katz, a appelé l'Égypte à rouvrir le passage, déclarant que le Caire porte la responsabilité d'empêcher une crise humanitaire à Gaza.
Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Shoukry, a critiqué ces propos et a tenu Israël pour responsable de la catastrophe humanitaire à laquelle sont confrontés les Palestiniens à Gaza.
Shoukry a souligné que le contrôle israélien sur le côté palestinien du passage, associé aux opérations militaires mettant en danger la vie des travailleurs humanitaires et des chauffeurs de camion, reste le principal obstacle à l'acheminement de l'aide.
La guerre à Gaza a conduit à l’une des crises humanitaires les plus graves au monde, avec un nombre important de populations déplacées, des infrastructures endommagées et la bande au bord de la famine.
Pendant plus de sept mois, la guerre israélienne a coûté la vie à plus de 36 200 Palestiniens et en a blessé plus de 81 700 autres.