Le barrage de la Renaissance construit sans consultations suffisantes ni études appropriées : ministre égyptien de l'Eau – Egypte

LE CAIRE- 7 décembre 2024 : La construction du controversé Grand barrage de la Renaissance éthiopienne (GERD) a commencé sans consultation suffisante ni études appropriées sur ses impacts sécuritaires, économiques, sociaux ou environnementaux sur les pays voisins, a déclaré Hani Sweilem, ministre égyptien des Ressources en eau et Irrigation lors d'une réunion avec le Dr Mona Ali, secrétaire générale du Conseil suprême pour l'environnement et les ressources naturelles du Soudan, samedi.

La réunion s'est tenue lors de sa participation à la 16e Conférence des Parties (COP16) à la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, tenue à Riyad, en Arabie Saoudite.

Sweilem a également souligné les dangers posés par des actions unilatérales qui ne respectent pas le droit international, en faisant particulièrement référence au barrage éthiopien.

Il a noté que la construction du barrage a commencé sans consultation suffisante ni études appropriées sur ses impacts sécuritaires, économiques, sociaux ou environnementaux sur les pays voisins, ce qui constitue une violation du droit international.

Il a critiqué l'approche éthiopienne consistant à tenter d'établir un fait accompli, manquant de volonté politique pour négocier une solution mutuellement convenue, tout en cherchant à justifier des politiques unilatérales sous couvert de droits au développement.

Sweilem a souligné que le véritable développement est réalisable grâce à des pratiques coopératives, conformes au droit international, qui profitent à toutes les parties et favorisent la cohésion régionale.

Le ministre a réitéré la nécessité pour les pays partageant des fleuves internationaux d'adhérer aux cadres juridiques internationaux pertinents, y compris les accords et principes du droit international existants.

Il a souligné le rejet de toute action susceptible d'affecter les droits de l'Égypte et du Soudan sur les eaux du Nil et a appelé à l'arrêt de toute mesure unilatérale susceptible de nuire aux intérêts aquatiques des deux nations.

Sweilem a souligné l'engagement de l'Égypte à renforcer la coopération avec le Soudan, fondée sur les liens historiques et fraternels entre les peuples de la vallée du Nil. Il a réitéré la volonté de l'Égypte de fournir toutes les formes de soutien au Soudan, reflétant la nature unique des relations égypto-soudanaises.

En réponse, le Dr Ali a exprimé le désir du Soudan de renforcer la coopération avec l'Égypte dans divers secteurs, notamment dans la gestion de l'eau. Elle a souligné les impacts environnementaux négatifs du barrage éthiopien sur le Soudan et a souligné la nécessité de faire face aux risques posés par les sécheresses artificielles résultant de la construction de grands barrages. Elle a appelé à des efforts collectifs pour atténuer ces impacts.

Les deux ministres ont échangé leurs points de vue sur les questions liées à l'eau qui touchent à la fois l'Égypte et le Soudan en tant que pays en aval. Ils étaient pleinement d’accord dans leur compréhension de la sécurité de l’eau comme une question vitale et existentielle pour les deux nations. Sweilem a souligné qu'une coopération efficace sur les bassins fluviaux internationaux est essentielle à la survie de l'Égypte. Il a souligné l'importance de mener des études approfondies pour évaluer les impacts environnementaux, économiques et sociaux des grands projets dans les bassins fluviaux partagés, en garantissant le respect des droits des pays en aval.

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