LE CAIRE – 6 mars 2024 : le président égyptien Abdel Fattah El-Sisi a appelé la communauté internationale à assumer sa responsabilité inhérente en protégeant les Palestiniens du désastre humanitaire qu'ils subissent actuellement.
Sissi a reçu mercredi une délégation de la commission des affaires étrangères de la Chambre des communes du Royaume-Uni, dirigée par la présidente de la commission, Alicia Kearns.
Au cours de la réunion, Sissi a réitéré que la situation humanitaire à Gaza ne tolérera pas de nouveaux retards dans les solutions définitives vers un cessez-le-feu.
Sissi a souligné qu'une résolution durable et juste des tensions au Moyen-Orient réside dans la création d'un État palestinien indépendant, conformément aux résolutions internationales.
Il a également mis en garde contre les débordements du conflit, qui pourraient mettre en péril la sécurité et la stabilité de la région, soulignant la situation sécuritaire dans la mer Rouge et dans le détroit de Bab-El-Mandeb.
Sissi a informé la délégation des efforts de l'Égypte pour négocier un cessez-le-feu, échanger des captifs et des détenus et faciliter l'accès de l'aide humanitaire à Gaza.
La délégation a exprimé sa profonde appréciation pour le rôle équilibré et responsable de l'Égypte dans la maîtrise des troubles, des tensions et des conflits dans la région.
Ils ont affirmé la position du Royaume-Uni sur la nécessité de parvenir à un cessez-le-feu durable dans la bande de Gaza et de promouvoir la paix dans la région, tout en exprimant leur soutien aux efforts de l'Égypte à cet égard.
« Efforts de cessez-le-feu de dernière minute »
À quelques jours du Ramadan, les médiateurs égyptiens, qatariens et américains ont engagé des discussions pour négocier les termes d’un éventuel cessez-le-feu à Gaza, dans le but de mettre fin à près de cinq mois d’agression israélienne.
Les médiateurs demandent instamment un cessez-le-feu immédiat pour faciliter l'augmentation de l'acheminement de l'aide à la bande de Gaza déchirée par la guerre et permettre un accord d'échange de prisonniers.
L'accord proposé devrait mettre un terme aux combats pendant au moins six semaines et faciliter la libération d'une centaine de prisonniers détenus par le Hamas à Gaza, en échange de la liberté de centaines de prisonniers palestiniens.
Les pourparlers de cessez-le-feu se poursuivent au Caire depuis quatre jours consécutifs, avec la participation de hauts négociateurs d'Égypte, du Qatar et des États-Unis, ainsi que d'envoyés du Hamas, dans le but de parvenir à un accord de cessez-le-feu avant le début du Ramadan.
Israël a boycotté les négociations dans la capitale égyptienne en raison du refus du Hamas de fournir une liste des captifs encore en vie.
Un cessez-le-feu est désespérément nécessaire, car les données de l'ONU révèlent qu'un quart des 2,3 millions d'habitants de Gaza sont « à un pas de la famine », avec des enfants qui souffrent et meurent de faim.
Depuis le 7 octobre, les attaques israéliennes ont coûté la vie à 30 717 personnes et en ont blessé 72 156, selon le ministère de la Santé de Gaza mercredi.
L’Égypte est de plus en plus préoccupée par les menaces israéliennes de lancer une invasion terrestre dans la ville de Rafah, qui partage une frontière avec le Sinaï et abrite actuellement environ 1,4 million de Palestiniens, soit une augmentation significative par rapport à la population d’avant-guerre, qui était d’environ 200 000 habitants.
L'Égypte a exprimé ses profondes inquiétudes quant à l'impact catastrophique qu'une telle opération aurait et aggraverait encore davantage la situation humanitaire déjà désastreuse dans la bande de Gaza.