Il est illégal de forcer les apprenants à suivre la foi de l’école et les règles du tribunal – Kenya

  • La Cour d’appel a rendu une décision révolutionnaire, protégeant le droit des élèves de pratiquer leur propre religion sans imposition de la part des écoles
  • Les juges ont souligné l’importance de promouvoir l’inclusivité dans les écoles publiques, permettant aux élèves de pratiquer leurs religions respectives tout en respectant les réglementations
  • La décision de la Cour crée un précédent important, garantissant que les écoles doivent respecter les diverses croyances et identités des élèves, en protégeant leur liberté religieuse et leurs droits constitutionnels

Dans une décision historique, la Cour d’appel a déclaré qu’il était illégal pour les écoles d’imposer leurs croyances religieuses à des élèves de confessions différentes.

Le juge de la Haute Cour du Kenya Joel Ngugi lors d’une conférence publique passée sur l’administration du système judiciaire. Photo : Pouvoir judiciaire.
Source : Gazouillement

La décision fait suite à une plainte déposée par la Law Society of Kenya et neuf apprenants contre l’école primaire St Anne à Ahero, dans le comté de Kisumu.

L’école avait exigé que tous les élèves assistent à la messe tous les vendredis matin, quelle que soit leur appartenance religieuse.

Le jugement de la Cour d’appel a annulé une décision antérieure de la Haute Cour qui avait confirmé la décision de l’école.

Au lieu de cela, le tribunal a souligné l’importance de respecter les droits religieux des apprenants et a cité une circulaire publiée par le secrétaire principal du ministère de l’Éducation le 4 mars 2022.

La circulaire souligne la nécessité de protéger les droits des élèves conformément à la Constitution et à la loi sur l’éducation de base et constitue une ligne directrice pour les écoles qui vont de l’avant.

Les juges Patrick Kiage, Francis Tuiyot et Joel Ngugi, qui ont présidé l’affaire, ont souligné que les écoles devraient permettre aux élèves de pratiquer leurs religions respectives tout en respectant les réglementations, d’autant plus que les institutions publiques devraient promouvoir l’inclusivité.

Le tribunal a jugé que les règles de l’école imposant une messe catholique de 30 minutes tous les vendredis matins pour tous les élèves étaient indirectement discriminatoires, inconstitutionnelles et invalides.

Le tribunal a également souligné que le conseil d’administration de l’école avait ignoré les préoccupations soulevées par les appelants, qui ont demandé à être exemptés de la messe obligatoire.

La première requérante, une apprenante, a même été expulsée pour avoir refusé d’assister à la messe du vendredi mais a ensuite été réadmise à la condition qu’elle s’y conforme.

Le tribunal a déterminé que cette action de l’école constituait une discrimination indirecte et violait le droit de l’apprenant à l’éducation et à la dignité.

En conséquence, l’expulsion a été déclarée nulle et non avenue.

L’argument principal des appelants portait sur la violation de leurs droits constitutionnels.

Ils ont souligné les articles 32(1) et (2) de la Constitution, qui garantissent la liberté de conscience, de religion, de pensée, de conviction et d’opinion et le droit de manifester toute religion ou conviction par le culte, la pratique, l’enseignement ou l’observance.

L’école, cependant, a soutenu que les élèves connaissaient les règles et règlements, y compris la messe du vendredi, avant leur admission.

Bien que l’école ait affirmé qu’elle aurait tenu compte des croyances religieuses des élèves s’ils pouvaient prouver que leur foi était authentique, le tribunal a souligné qu’il n’était pas approprié d’exiger une telle preuve.

Le droit à la liberté religieuse doit être respecté quel que soit le niveau de conviction ou de croyance.

Par conséquent, la décision du tribunal souligne que les écoles doivent protéger les droits religieux des élèves sans leur imposer leur propre foi.

Cet arrêt de la Cour d’appel crée un précédent important dans la sauvegarde de la liberté religieuse des apprenants au Kenya.

Il rappelle que les établissements d’enseignement doivent respecter les diverses croyances et identités de leurs élèves, en favorisant un environnement inclusif qui respecte les droits constitutionnels.

À l’avenir, les écoles de tout le pays devront adhérer à la circulaire émise par le ministère de l’Éducation, garantissant que les droits religieux sont respectés et protégés pour tous les apprenants.

Source : Journal Afrique

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