LE CAIRE – 5 septembre 2024 : À la lumière de la réponse du président égyptien Abdel Fattah El-Sisi aux recommandations du Dialogue national sur la détention provisoire, le parquet a annoncé jeudi la libération de 151 détenus en détention provisoire.
Les parents des élèves et les jeunes parmi eux se sont engagés devant le ministère public à les suivre avec diligence et à œuvrer pour les ramener sur le droit chemin, a indiqué le ministère public dans un communiqué.
Mesures relatives à la détention provisoire
Ces libérations interviennent deux semaines après que le président a appelé à agir sur la détention provisoire, soulignant l'importance de réduire sa durée maximale.
En août, le président a souligné la nécessité de maintenir son caractère préventif en tant que mesure nécessitée par les enquêtes, sans qu'elle ne se transforme en action punitive.
Sissi a également souligné la nécessité d’activer l’application de diverses mesures alternatives de détention provisoire.
Il a également souligné l’importance d’accorder une compensation financière et morale pour réparer le préjudice causé aux personnes qui ont été soumises à une détention provisoire injustifiée.
Le président a fait ces remarques peu de temps après avoir reçu du Conseil d'administration du Dialogue national les recommandations du Comité des droits de l'homme et des libertés publiques concernant la détention provisoire et la justice pénale.
Ces dernières années, le parquet égyptien a libéré des centaines de détenus provisoires, et de nombreux autres ont bénéficié d’une grâce présidentielle depuis le lancement du dialogue et la réactivation de la Commission des grâces présidentielles.
Le dialogue a été initié par le président en avril 2022 pour impliquer divers secteurs de la société, notamment les politiciens, les parlementaires et les forces politiques, dans des discussions sur des questions nationales clés.
Le comité du Dialogue national a toujours plaidé en faveur de la libération des personnes en détention provisoire, y compris celles qui ont été récemment arrêtées pour avoir participé à des activités de soutien au peuple palestinien pendant la guerre en cours à Gaza.
Modification de la détention provisoire
Le Parlement égyptien travaille actuellement sur une nouvelle législation visant à réduire les périodes de détention provisoire, parallèlement à d'autres réformes du Code de procédure pénale du pays.
Conformément à l’article 143 du code, la détention provisoire est limitée à six mois pour les délits, à 18 mois pour les crimes et à deux ans pour les crimes passibles de la peine de mort ou de la réclusion à perpétuité.
Cette semaine, le député Ihab El-Tamawy, président de la sous-commission parlementaire chargée de formuler le nouveau code, a révélé des propositions visant à réduire ces délais à quatre mois pour les délits, 12 mois pour les crimes et 18 mois pour les crimes passibles de la peine de mort ou de la réclusion à perpétuité.
Amendements proposés
Cependant, le Syndicat des journalistes égyptiens et son comité des libertés ont plaidé pour une reconsidération des règles relatives à la détention provisoire dans le projet de loi, proposant une réduction de la période de détention à 3 mois pour les délits et à 6 mois pour les crimes.
Dans une déclaration faite fin août, ils ont souligné l’importance des clauses empêchant la détention répétée pour les mêmes chefs d’accusation dans plusieurs affaires, garantissant que les suspects ne peuvent pas être détenus sur la base de périodes de détention ou d’accusation expirées.
Le comité a souligné l'urgence d'éliminer le fichier des détenus provisoires en contradiction avec la réglementation en vigueur.