LE CAIRE – 7 décembre 2024 : Cinq pays arabes, dont l’Égypte, ainsi que la Turquie, la Russie et l’Iran, ont publié samedi une déclaration commune appelant à la fin des opérations militaires en Syrie en vue du lancement d’un « processus politique global ».
La déclaration commune fait suite à une réunion à Doha aujourd'hui à laquelle ont participé les ministres des Affaires étrangères de l'Égypte, du Qatar, de l'Arabie saoudite, de la Jordanie et de l'Irak, ainsi que les ministres des Affaires étrangères de l'Iran, de la Turquie et le représentant de la Russie dans le cadre du processus d'Astana sur la Syrie.
Les diplomates appellent à un « processus politique global » basé sur la résolution 2254 du Conseil de sécurité des Nations Unies, adoptée à l'unanimité en décembre 2015, approuvant une feuille de route pour un processus de paix en Syrie.
Les diplomates ont souligné que l'arrêt des opérations militaires et le lancement d'un processus politique global visent à « mettre fin à l'escalade militaire qui conduit à l'effusion de sang encore plus innocent et sans défense et à prolonger la crise ».
Ils ont affirmé la nécessité de « préserver l’unité, la souveraineté, l’indépendance et l’intégrité territoriale de la Syrie, de la protéger du chaos et du terrorisme et d’assurer le retour volontaire des réfugiés et des personnes déplacées ».
En outre, les participants ont souligné que la poursuite de la crise en Syrie représente une évolution dangereuse pour la sécurité du pays ainsi que pour la sécurité régionale et mondiale.
Ils ont affirmé que toutes les parties devraient rechercher une solution politique à la crise syrienne de manière à mettre fin aux opérations militaires et à protéger les civils.
Les diplomates ont souligné la nécessité de renforcer les efforts internationaux conjoints visant à renforcer l'aide humanitaire destinée au peuple syrien, en garantissant son accès durable et sans entrave à toutes les régions touchées.
De gauche à droite : l'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie Geir Pedersen, le ministre égyptien des Affaires étrangères Badr Abdelatty, le ministre irakien Fouad Hussein et le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas. Araghchi et le ministre jordanien des Affaires étrangères Ayman Safadi participent à la réunion ministérielle sur la Syrie, tenue à Doha – ministère égyptien des Affaires étrangères
La guerre civile syrienne, qui a éclaté en 2011 entre le régime du président syrien Bashar Al-Assad et les insurgés, mais qui s'était largement apaisée grâce à l'accord de cessez-le-feu négocié par la Russie et la Turquie en 2020, a repris ces derniers jours.
Les insurgés ont pris les forces gouvernementales syriennes par surprise le 27 novembre, prenant le contrôle d'Alep, la deuxième plus grande ville de Syrie, ainsi que de Hama, et auraient avancé vers Homs et Damas.
L'offensive menée par les forces de l'opposition syrienne et les insurgés, dirigés par le groupe djihadiste sunnite Hayat Tahrir al-Sham, a déclenché des représailles de la part des forces du président Al-Assad.
Plus d’une décennie de guerre en Syrie a fait environ un demi-million de morts, contraint des millions d’autres à fuir leurs foyers et perturbé la paix régionale. Des partis étrangers sont intervenus dans la guerre, chacun soutenant un camp contre l’autre.