L'honorable Benjamin Okezie Kalu, membre du Parlement de la CEDEAO et vice-président de la Chambre des représentants du Nigeria, a exprimé son soutien à l'implication de la communauté internationale dans la création d'un tribunal spécial en Gambie pour juger les auteurs de crimes odieux commis pendant le mandat de l'ancien dirigeant Yahya Jammeh.
Il s'est exprimé à Abuja le jeudi 4 juillet 2024 alors que le Parlement examinait un projet de décision de la Commission de la CEDEAO visant à créer un tribunal spécial en Gambie avec le soutien de la CEDEAO.
Il a soutenu que les lois en vigueur au moment des faits devaient être appliquées. Selon Kalu, le principe du droit est que les lois n’ont pas d’effet rétroactif ; par conséquent, si des lois étaient en vigueur au moment des faits, elles devraient être appliquées en conséquence.
Kalu a également souligné la pertinence de la doctrine juridique du « stare decisis » (la règle des précédents) comme source de droit.
Il a déclaré que les décisions prises dans le passé dans des situations similaires, fondées sur les lois existantes reconnues par la communauté internationale, devraient être strictement appliquées aux faits au moment de l’événement.
Tout en reconnaissant que la Gambie a fait des efforts pour résoudre ces problèmes au niveau interne, Kalu a souligné la nécessité d’une assistance internationale.
Kalu a exhorté la CEDEAO à ne pas rester silencieuse sur cette question, suggérant qu’une perspective régionale est essentielle pour garantir que justice soit rendue.
En évoquant l’importance d’une justice complète pour la guérison, Kalu a mis en garde contre les résolutions superficielles. Il a établi un parallèle avec les défis actuels du Nigéria découlant de la guerre du Biafra, soulignant la nécessité d’une véritable réconciliation et d’une inclusion pour empêcher la réapparition de griefs historiques.
Il a cité son projet Paix dans le Sud-Est comme une initiative visant à favoriser la paix et la guérison dans la région du Sud-Est du Nigéria.
Kalu a soutenu l'appel de la Gambie à la justice comme condition préalable à une guérison globale afin de prévenir de futurs conflits. Il a également mentionné l'implication potentielle d'organismes internationaux comme la Cour pénale internationale, en raison de l'absence de lois pertinentes à l'époque où les crimes ont été commis.
Il a fait valoir que l’utilisation des structures internationales existantes pour combler les lacunes pourrait aider les démocraties émergentes en Afrique à établir leurs propres cadres juridiques.
En conclusion de son discours, Kalu a exhorté les Africains à dépasser les conflits internes et à se concentrer sur le développement et l’innovation.
Il a plaidé en faveur d’une synergie régionale pour construire et développer les nations de la sous-région, affirmant : « Il est temps d’en finir avec la guerre dans la sous-région. Réfléchissons à la manière dont nous pouvons créer une synergie pour construire la sous-région et nos nations individuelles en son sein. »