Bercer un demi-million de jeunes femmes sans emploi à Amhara – Ethiopie

L’annonce publiée dans la région d’Amhara incitant plus d’un demi-million de jeunes femmes à migrer vers l’Arabie saoudite pour travailler a suscité la controverse parmi les gens.

Bien que plus de 500 000 jeunes femmes seraient employées légalement dans les pays arabes, les gens soulèvent des questions sur l’implication du gouvernement dans l’encouragement de la traite des êtres humains ou de la migration de travail. Premièrement, l’invitation n’a été lancée que dans la région d’Amhara. En revanche, rien n’a été entendu concernant des appels similaires dans l’Oromia, les Nations et nationalités du Sud, le Tigré, l’Afar ou toute autre région. C’est ici que les gens se demandent pourquoi. Aucun responsable gouvernemental ni aucun autre organisme concerné n’est venu demander des éclaircissements pour dissiper les doutes qui rôdaient dans l’esprit du public.

Bien sûr, de nombreuses jeunes femmes de tout le pays s’envolent depuis longtemps vers les pays arabes pour travailler. Cependant, ce qui rend cette invitation spéciale, c’est l’accent mis sur les domaines où les ouvriers sont recrutés. L’appel n’a été étendu qu’aux jeunes femmes Amhara. Les gens demandent pourquoi cela se fait. Quel est l’agenda secret derrière tout cela ? Pourquoi le recrutement n’a-t-il pas été entrepris dans d’autres régions ? De nombreuses personnes manifestent le désir de migrer depuis d’autres régions, mais pourquoi l’organisme concerné ou le gouvernement ne s’est-il intéressé qu’à la région d’Amhara ? Pourquoi ont-ils lancé cet appel alors que cela ne fait pas encore un an que les jeunes femmes qui travaillaient en Arabie Saoudite en ont été expulsées ?

Le gouvernement s’est engagé dans ce nouveau projet de migration sous prétexte d’offrir des opportunités d’emploi aux jeunes femmes. Cependant, bien que la migration systématique semble être légale, tout semble être mêlé de sabotage politique et de procédures secrètes, selon les commentaires transmis par certaines personnes. Certains entendent dire que l’initiative « a été prise par les politiciens qui appartiennent au parti au pouvoir pour extirper systématiquement » les jeunes Amharas sans emploi de la région. Les gens étayent leurs arguments en disant que la migration des femmes se fera vers des pays arabes qui sont censés avoir des relations étroites avec le Premier ministre. Des sources expriment ainsi leur consternation face aux relations sans principes des hauts responsables gouvernementaux avec certains pays arabes.

L’autre chose non clarifiée est que les gens expriment leur inquiétude au sujet d’une agence pour l’emploi oromo, qui fait ses affaires derrière le rideau. L’Agence, dont on dit qu’elle deviendra officielle dans peu de temps, prendra l’entière responsabilité de conclure des accords avec les employeurs arabes. L’Agence aura les accords au nom des jeunes employées concernant la façon dont elles voyagent à l’étranger et la façon dont elles reçoivent les salaires, le taux de rémunération, y compris les divers avantages sociaux, les permis de travail, les accords, etc. L’Agence traite avec les employeurs saoudiens. Les jeunes employées n’ont aucun droit ni possibilité de traiter avec les employeurs concernant les accords d’embauche. Ils n’ont aucune idée du montant exact du paiement qu’ils reçoivent de leurs employeurs. Ils n’ont pas le droit de contacter leur famille restée au pays, de demander un congé annuel à leur employeur, de s’enquérir de leurs droits aux services médicaux….

Les gens disent que ce n’est rien d’autre que de l’esclavage moderne qui englobe la traite des êtres humains. Ce qui a été fait ici, c’est la traite des êtres humains, c’est-à-dire le processus de recrutement et de transport de personnes par tromperie à des fins d’exploitation. Dans une situation où la femme employée n’a pas le droit de traiter avec son employeur, ce n’est que déception. La situation d’embauche où elle n’a pas le droit de conclure des accords avec son employeur concernant le taux de rémunération et les avantages sociaux n’est rien d’autre qu’une pure exploitation.

Les agents commerciaux et les organismes gouvernementaux sont impliqués dans ces offres d’emploi où il n’y a pas d’accords des employés avec la reconnaissance du traité des Nations Unies et des conventions sur les réfugiés.

Avatar de Slimane Berhanu